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Corrections

 

 

Exercices pour la dissertation

 

Exercice I

1. Le sujet présuppose qu'il est possible de renoncer à la passion (rem. : "la" = toute) ; il porte sur la question de savoir si c'est un devoir de le faire.

2. Le sujet présuppose qu'il y a des conditions à remplir pour être libre ; il porte sur la question de savoir ce que sont ces conditions.

3. Le sujet présuppose qu'il faut aimer la vérité (et donc, également, que l'on peut la connaître ou du moins la chercher) ; il porte sur la question de savoir si quelque chose doit être aimé davantage qu'elle, et si oui, quoi, et pour quelles raisons.

4. Le sujet présuppose que les connaissances scientifiques ont une valeur pratique ; il porte sur la question de savoir si elles ont seulement cette valeur-là, ou si elles en ont une autre (ou plusieurs autres).

5. Le sujet présuppose que la violence peut être contraire au droit ; il porte sur la question de savoir si c'est toujours le cas, donc si la violence est contraire au droit par essence. Rem. : la question fait entrer en jeu la distinction entre le légal (droit positif) et le légitime (droit moral).

6. Le sujet présuppose que la loi est un artifice ; il porte sur la question de savoir si ce sont les faibles qui en sont les auteurs.

7. Le sujet présuppose que la loi n'est légitime que si certaines conditions sont remplies (donc, que toute loi ne l'est pas forcément) ; il porte sur la question de savoir ce que sont ces conditions.

8. Le sujet présuppose que la technique peut, ou doit, inspirer de la crainte ; il porte sur la question de savoir pour quelles raisons. Rem. : il s'agit, dans le même mouvement, d'examiner si ces raisons sont pertinentes ou non.

9. Le sujet présuppose que l'art comporte de la technique ; il porte sur la question de savoir s'il ne comporte que cela (et si non, ce qu'il comporte d'autre ou de plus).

10. Le sujet présuppose que la raison fait partie de ce qui définit l'homme ; il porte sur la question de savoir si autre chose est encore nécessaire pour que cette définition soit complète.

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Exercice II

1. La violence entre les hommes a-t-elle pour cause la nature humaine, ou vient-elle d'autre chose ? Et si oui, de quoi ? (la nature tout court, la structure sociale, politique, etc.)

2. La technique nous éloigne-t-elle de la nature, ou nous en rapproche-t-elle ? Ou bien encore, ne change-t-elle rien à la "distance" entre la nature et nous ?

3. Les sciences sont-elles les seules à permettre d'accéder à la vérité, ou bien y a-t-il d'autres voies d'accès à celle-ci ? Et si oui, lesquelles ? (art, philosophie, religion, etc.)

4. L'homme est-il bon par nature, ou le devient-il par un travail (l'éducation, l'effort sur soi-même, etc.) ?

5. L'art n'est-il qu'une imitation de la nature, ou bien une transformation, voire une négation de celle-ci ?

6. Toute loi est-elle moralement juste, ou peut-il exister des lois moralement injustes ?

7. La démonstration est-elle le seul mode de manifestation de la vérité, ou bien y en a-t-il d'autres ? (l'évidence sensible, l'intuition intellectuelle, l'oeuvre d'art, etc.)

8. Faut-il nécessairement apprendre à créer, ou bien la faculté de créer peut-elle être naturelle ? Rem. : il faut s'interroger ici sur l'objet de la création, ie ce qu'il s'agit de créer, pour voir si la réponse en dépend, ou si la réponse tient à l'essence même de l'activité de créer, et reste alors la même quel que soit l'objet.

9. Une faute (= toute faute) peut-elle être réparée, ou bien est-elle irréparable ? Rem. : il faut, ici, se demander si la réponse doit varier selon le genre de faute dont il s'agit, et chercher à préciser et à approfondir le sens de "réparer" (annuler ? compenser ? etc.)

10. La sociabilité est-elle inscrite dans la nature même de l'homme, ou est-elle le résultat d'un travail (éducation, histoire, etc.) ?


Exercice III

La réponse 1 porte sur la question de savoir si les hommes doivent s'intéresser à leur passé ; or le sujet présuppose qu'ils s'y intéressent, et porte seulement sur les raisons qui les y poussent.

La réponse 2 porte sur la question de savoir s'il est possible de connaître le passé ; or le sujet demande pour quelles raisons les hommes essayent de le connaître (peu importe si cette tentative est vaine ou pas, l'interrogation porte sur ce qui pousse à la faire).

La réponse 3 indique le fait que je ne cherche pas à connaître mon passé, et ne répond pas à la question de savoir ce qui pousse les autres à connaître le leur, quand ils le font.


Exercice IV

La réponse 1 parle de "la" nature et non pas de la nature de l'homme. En outre elle indique comment cette nature doit être traitée, alors que la question est de savoir si elle existe.

La réponse 2 parle de la nature comme environnement naturel, alors que le sujet porte sur l'existence d'une essence de l'homme.

La réponse 3 affirme qu'il y a quelque chose de spécifique à l'homme, mais ne dit pas si cette spécificité consiste dans le fait qu'il a une nature qui lui est propre, ou dans le fait qu'il n'a pas de nature du tout ; or c'est justement là-dessus que porte le sujet.

 

 

Exercices pour l'explication de texte

Exercice V

La proposition 1 contredit purement et simplement le contenu de la phrase à expliquer (« indépendamment (...) de la nature d'une société quelconque »).

La proposition 2 caractérise le devoir de respecter autrui comme universel, donc comme s'imposant à tous et comme devant s'appliquer à tous ; elle souligne que ce devoir est inconditionnel et ne dépend pas des particularités culturelles (sociales, historiques, géographiques, etc.), ni de celui qui l'exerce, ni de celui qui en fait l'objet. Elle est donc conforme au sens de la phrase à expliquer.

La proposition 3 dit que « vivre de manière indépendante », c'est-à-dire, d'après le contexte, vivre hors de toute société, est une condition du respect d'autrui, alors que la phrase à expliquer dit que le respect d'autrui est indépendant de toute condition sociale. Autrement dit, le texte affirme qu'il faut respecter autrui quels que soient son mode de vie et le mien. La proposition 3 est donc fausse.

La proposition 4 se prononce sur la question de savoir si le respect de la vie d'autrui est la principale forme du respect pour ce dernier. Cette question n'est pas complètement étrangère à la phrase à expliquer, mais ce n'est cependant pas exactement sur ce point que cette dernière porte : il s'agit de savoir si le devoir de respecter la vie d'autrui est un devoir social ou pas, et non pas de savoir si c'est le plus important des devoirs envers autrui. La proposition 4 n'est donc pas complètement fausse, mais pas vraiment exacte non plus.

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Exercice VI

La proposition 1 dit que la peinture fade ne satisfait pas la conscience, alors que la phrase à expliquer dit que cette peinture ne satisfait pas « nos goûts les plus superficiels », justement pour mieux apporter satisfaction aux vraies attentes de la conscience. La proposition 1 est donc fausse.

La proposition 2 énonce un contresens pur et simple, car la phrase à expliquer dit justement que la peinture fade n'apporte pas un plaisir immédiat au regard, et que c'est là tout son intérêt.

La proposition 3 (qui contredit la précédente) indique de manière juste le sens de la phrase à expliquer, à ceci près qu'elle parle d'obligation là où le texte parle d'un appel et de l'offre d'une possibilité. Malgré cette réserve, c'est elle la proposition la plus exacte.

La proposition 4 dit que la fadeur de la peinture empêche d'approfondir l'interrogation, alors que la phrase à expliquer dit le contraire.

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Exercice VII

1. Le désir, par nature, vise un certain but : la possession, la consommation ou le partage de certains objets « réels » (nourriture, vêtements, voiture, appareils divers, etc.) ou encore la pratique de certaines activités (jeu, conversation, sport, lecture, musique, contemplation, etc.). Quant à l'argent (ou l'or), il est un moyen de se procurer de tels objets, ou certains d'entre eux ; il n'est pas lui-même un but, car il ne se mange pas, ne donne ni lumière ni chaleur, ne permet pas de se déplacer, ne parle pas, ne fait rien. En se portant sur l'argent, le désir s'écarte donc de sa destination naturelle, il se fixe sur ce qui n'est pas de nature à le combler, et il entre ainsi en contradiction avec lui-même. Il est perverti, c'est-à-dire orienté vers autre chose que ce que son essence même réclame.

2. Les relations entre Harpagon et les autres sont faussées par son obsession pour l'or, non seulement parce qu'il ne partage pas les mêmes intérêts que les autres, mais surtout parce qu'il tend à leur prêter le même intérêt que lui : il pense qu'eux aussi désirent l'or par-dessus tout. Il voit donc autrui essentiellement comme un concurrent, voire un ennemi. Par exemple, si quelqu'un vient à lui pour devenir, en toute sincérité, son ami, Harpagon y verra une ruse pour capter sa confiance et le dépouiller de son or, car il n'imagine pas que l'on puisse s'intéresser vraiment à autre chose.

3. L'attrait exclusif de Harpagon pour l'or a quelque chose d'illogique, à première vue : pourquoi en effet garder de l'or qui, tel quel, ne peut servir à rien, plutôt que de le dépenser et se procurer grâce à lui des objets utiles ou agréables ? Qu'y a-t-il donc dans l'or qui puisse le rendre fascinant au point que l'on renonce, pour le conserver, à une multitude de plaisirs ? Le propre de l'or ou de l'argent, c'est qu'il est susceptible d'être échangé contre n'importe quoi : tant qu'on ne l'a pas dépensé, il représente virtuellement la possession d'une infinité de choses. Par contre, dès qu'on le dépense, on ne possède plus que la ou les chose(s) achetées(s), et on a renoncé à toutes les autres que l'on aurait pu acheter avec la même somme. Garder son or, c'est avoir une possession virtuelle mais illimitée, alors que le dépenser, c'est avoir une possession réelle mais limitée. C'est en cela que l'or est fascinant : étant convertible en une infinité de choses, il représente le pouvoir à l'état pur, la possibilité sans limite, la puissance indéterminée. Aucun objet, même le plus utile ou le plus beau, ne peut procurer un tel sentiment proche de la toute-puissance, une telle jouissance. On peut donc comprendre que Harpagon se laisse séduire par un tel pouvoir, tout en jugeant malsaine une telle attitude : en effet le prix à payer est exorbitant (ce qui est un comble pour un avare) puisque ce pouvoir n'existe que si on ne s'en sert pas, et que l'on doit se priver de tout pour jouir du sentiment de pouvoir tout posséder.

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