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Le bonheur Si le bonheur peut se définir la satisfaction complète de toutes nos aspirations, la question qui se pose est de savoir sil est possible. Les conditions extérieures que nous ne maîtrisons pas toutes, peuvent empêcher la réalisation du bonheur. Faut-il alors définir le bonheur comme ce qui, dans le présent, et seulement dans le présent, est satisfaction de nos aspirations ? Il ny aurait pas alors de bonheur possible pour la totalité de lexistence de chacun, mais des moments de bonheur dans le seul présent (Carpe diem). Il y aurait des bonheurs. Mais, est-ce au moment même où nous sommes satisfaits que nous pensons être heureux ou bien le bonheur nest-il pas toujours rétrospectif ou prospectif ? On jugerait quon a été heureux ou bien on espère quon sera heureux. Dès lors, il ny aurait pas de bonheur possible dans le présent, seul dimension du temps dans laquelle nous vivons. Aussi, le bonheur dans une existence temporelle serait-il possible ? Nos aspirations sont diverses, à la fois chez les hommes et chez chaque homme. Comment donc les concilier ? Dautant plus que lon peut distinguer plusieurs types daspirations. Entre les aspirations "matérielles " (nutrition, sexualité, etc.) et psychologiques ou sociales (être aimé(e), être reconnu(e), de beaux habits, de largent, etc.), variables dun point de vue individuel et "culturel ", il peut y avoir opposition. En outre, une aspiration, même générale, cest-à-dire qui se retrouve chez tous les individus (dune société, voire du genre humain), peut conduire à ce que les hommes sopposent les uns aux autres. Ainsi, si nous désirons tous la richesse, un tel désir ne peut nous réunir comme lexpérience le montre suffisamment. La satisfaction de l'un implique labsence de satisfaction de lautre. Les aspirations spirituelles (à la vérité, à la justice, au bien, au beau, etc.) sont universelles, parce que leur objet lest, et parce que leur recherche nimplique aucune opposition entre les hommes. Elles peuvent donc apparaître comme une solution aux problèmes du bonheur. En effet, si les aspirations matérielles ou psychosociologiques peuvent être dites intéressées, en ce sens que le plaisir au sens large est le but que lon poursuit à travers elles, les secondes peuvent être dites désintéressées, en ce sens quelles impliquent quelles soient recherchées pour elles-mêmes. Le bonheur, entendu comme satisfaction complète, serait donné à travers elles sans quil soit recherché. Il en résulterait, les accompagnerait, et pourrait être ainsi continu, durer toute la vie, sans quil soit nécessaire dy aspirer. Toutefois, deux questions se posent alors :
Patrice Bégnana |
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