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De la violence

   On dit souvent que la violence est naturelle, comme si c’était une évidence et que cette dernière était la loi même de l’état naturel, que pour exister chaque être avait à s’affirmer contre un autre. Est-ce si évident? Le rapport de violence ne se distingue t-il pas du simple rapport de force -partout présent dans la nature- de par l’intention qu’il implique? La violence implique l’intention de nuire. Assimiler catastrophes naturelles et catastrophes historiques serait banaliser la violence et le mal -banalisation qui est déjà en soi une violence. La violence n’est pas toujours spectaculaire et les plus grandes violences peuvent être insidieuses.
   L’utilisation du langage laisserait-elle espérer un renoncement à la violence? Il s’avère pourtant que le discours, même dans ses manifestations les plus rationalisées peut-être des plus meurtrier. L’histoire en témoigne à travers les excès de la Raison d’Etat. Il y a violence quand le discours est monopolisé et sert les intérêts de quelques uns.
Tous comptes faits, ce que les sociétés génèrent, l’individu le féconde. Les causes de la guerre, violence extrême, sont en chacun de nous et peu importe de savoir si c’est de l’inné ou de l’acquis.

   L’urgence est sûrement dans la mise en place de processus de libération des habitudes destructrices et même si la vie en société nécessite une répression des instincts, éviter une sur-répression par les structures est vital pour les personnes. Les formes de la violence sont multiples mais quelles sont ses raisons?
-L’ignorance, l’avidité et la colère nourrissent les discordes entre les hommes, entre les nations. Il faut plus de courage pour être non violent qu’il n’en faut pour admettre la violence. Où puiser ce courage, cette force, cette vertu?
   En chacun de nous, dans l’acceptation du lien d’interdépendance et donc d’égalité entre tous les êtres humains et dans l’accession à l’autonomie.
1) Le principe d’interdépendance rejette le processus d’exclusion qui est une des sources de la violence.
2) L’autonomie permet d’échapper à des simplifications du genre: “J’ai tout à fait raison, il a tout à fait tort…”
Ce type de conscience rend possible l’accès à une objectivité dans les rapports humains et tend à établir la responsabilité de chacun.
   Derrière l’ignorance, l’avidité et la colère se cachent la peur qui, avec la paresse génèrent les rapports de domination. Seul le processus de la révolution humaine de chacun (qui ouvre à la conscience de la dignité de tous) est la condition si ne qua non du respect des droits des hommes dans l’espace démocratique. “TUER L’ENVIE DE TUER” serait l’affirmation d’une force authentique et dissuasive qui contribuerait à substituer un pouvoir “soft”: le dialogue à un pouvoir dur manipulateur et autoritaire.
   À la question: “Quelle est la voie de la paix?” Gandhi a répondu: “La paix c’est la voie”.

Charles Dalant & Julien Saiman

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